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feuilletonton
5 mars 2016

À L’AVENTURE / P1C1E3/E4

3ZA61DMS+RVB en SM

 

Le début de l’histoire c’est ici

L’épisode précédent, c’est ici

Le début du chapitre, c’est ici

La table des matières, c’est ici 

 

N°3 / À L’AVENTURE / P1C1E3 

C’est l’histoire où nos Héros partent à l’Aventure

Mardi 12 avril

Midi 30

Cantine de la Mairie 

- Mais qu’est-ce vous foutez ? On vous a cherchés toute la matinée !!! 

Jules et Rébéquée les attendaient à la cantoche de la Mairie où ils prennent souvent leurs repas. 

Rébéquée a quand même un petit sourire en voyant les yeux brillants quoique cernés de Clémentine et la moustache en désordre de Victor. 

Elle en pourlèche ses gourmandes babines de brune charnue et sensuelle.

Rébéquée est amoureuse avouée de Clémentine, qui prend ses déclarations à la rigolade pour la tenir à distance : elle connaît très exactement les goûts déclarés de sa copine. 

Rébéquée est arrivée l’an dernier de Québec qu’elle a fui à la suite d’un chagrin d’amour, comme elle l’a raconté à Clèm un soir de cafard noyé de vin de prunes (sa spécialité) (Rébéquée passe son cafard dans le vin de prunes en chantant de plus en plus fort Pauvre Rutebeuf). Elle avait été plaquée par sa « fiancée » d’alors, une certaine Michelle, qui était partie avec un matelot australien (plein de poils partout, une vraie horreur, elle dont la peau était si délicate…) en lui laissant les dettes de leur petit ménage douillet. 

Elle est prête à excuser tous les débordements de « sa plus belle copine d’ici », qui a compris qu’elle a compris et lui a rendu son clin d’œil dans le dos de Victor et de Jules. 

Celui-ci, que son troisième whisky a rendu encore plus hargneux, a déjà attaqué le céleri rémoulade et postillonne en regardant de ses yeux globuleux et rougis le visage indifférent de Victor :

- Tu te rends compte ! On a dû se taper toute la rue du Fort (c’est la rue principale, longue et pâle, bordée de caisses en béton fleuries de pétunias pour faire semi piétonne) et interroger tous les boutiquiers ! Et se faire engueuler à chaque fois, comme si on y était pour quelque chose dans cette histoire ! Expliquer que le Maire veut leur avis, que rien n’est fait, que le débat est ouvert, qu’on est un forum… Savent même pas ce que c’est qu’un forum ! Même que la poissonnière m’a dit que c’est ça qui nous manque, un forum !

- Elle voulait dire un fort homme ! Un homme fort !!! s’esclaffe Rébéquée. 

Du coup la colère de Jules retombe.

- Et qu’est-ce que j’aurais pu faire ? lui demande Victor ?

- Ben à trois on aurait eu plus vite fini, tiens !

- Et mon enquête alors ? 

Rébéquée pouffe en regardant Clémentine.

- Qu’est-ce qui te fait rire ? demande Jules qui a un retour de mauvaise humeur.

- Rien, une histoire de femmes, tu peux pas comprendre, répond-elle avec l’accent québécois rondouillard qu’elle reprend quand elle s’amuse.

Jules hausse ses épaules en bouteille de Perrier (Clémentine l’a baptisé Whisky-Soda) et agite sa grosse tête ronde de poivrot rougeaud que la quarantaine avancée commence à marquer profond. 

- Ouais, tes Écolotrucs… J’y crois pas. Ça fait un mois que tu fais des mystères et on n’a rien vu encore…

- Secret maison. À propos, je vais sur la côte cet après-midi. Enquête.

- C’est toi le chef, mais nous laisse pas tout le boulot pour partir en vacances…

- T’inquiète, c’est du sérieux. D’ailleurs, si on n’est pas rentrés demain midi, tu prends le dossier dans mon bureau et tu préviens les flics…

- Les flics ? Tu te prends pas un peu la tête, et… Eh, t’as dit « on », tu pars avec…

- Avec Clèm… 

Les autres les regardent avec des yeux ronds.

- T’emmènes la concurrence ? (Ce qui fait rire la concurrence en question)…

- Non M’sieur, n’oublie pas qu’on coopère ! 

Là-dessus, ils finissent leur lapin chasseur, trop sec comme d’habitude, mais faut bien soutenir les petits élevages locaux, avalent le yaourt plâtreux, descendent le café lavasse et se lèvent. 

Tapes sur l’épaule de ceux qui restent, pt’ites bises des dames. 

Dramatique, Victor déclame avec un salut romain :

- Ave Iulius, morituri te salutant ! 

Puis il chope Clémentine par une aile et l’entraîne en riant vers sa vieille BM.

Mais elle résiste :

- Faut que je prévienne, faut que je prévienne Arthur…

- Arthur ? il relève avec un sourire narquois qui la fait rougir.

- Euh, oui, je t’ai dit…

Il la pousse d’une tape sur les fesses :

- Va ma cocotte, va faire ton devoir !

 

Elle sort son téléphone de son sac et compose le numéro de la Lanterne, demande le Dragon, euh, M’âme Marty, lui laisse un message pour Monsieur Malfort, elle part enquêter sur la côte avec qui il sait, qu’ils seront rentrés au plus tard demain à midi, qu’elle rappellera… 

Victor la regarde en coin, goguenard, mais sans faire de réflexions.

- Et en voiture !

 

N°4 / LA MARÉE AUX PORTS / P1C1E4 

C’est l’histoire où nos Héros arrivent en vue de La Marée aux Ports, et où Victor en explique les origines à Clémentine admirative.

 

 Mardi 12 avril

14 heures 30

La Marée aux Ports

 

La route de la corniche suit la falaise qui domine La Marée aux Ports, dans l’estuaire de la Soue. Sombre et luisante, cette falaise abrupte semble issue d’une strate d’ardoise pratiquement verticale et glissante.

Vue d’en haut, elle semble vouloir vous précipiter sournoisement quarante mètres plus bas dans les tourbillons obscurs de l’Océan.

On arrive.

C’est étrange d’ailleurs qu’il ait été aussi facile de retrouver le lieu d’appel d’Edgar depuis un simple numéro identifié au premier annuaire inversé d’Internet venu. C’est celui d’Hector Picoriau, affréteur, à la Marée au Petit Port (anciennement Agotchilho).

C’est à une heure à peine de Saint Tignous sur Nivette, malgré les petites routes tortueuses.

Clémentine somnole, lovée contre la portière, dans la tiédeur et le ronron de la voiture.

Tout en conduisant, Victor pense. Intensément. Retourne toute l’histoire dans sa tête, depuis la rencontre d’ « Edgar », le mois précédent, à une réunion de coopérative bio, jusqu’à ses plus récents courriers.

En fait, la fille lui a plu à la fois par son physique de petite brune (plus petite que lui pour une fois) d’une vingtaine d’années, aux yeux effrayés de myope timide qui aurait oublié ses hublots, et par son aspect fragile et pâle dans sa longue robe de gitane à petites fleurs bleues, avec de lourds cheveux coiffés en bandeaux et des espadrilles humides lacées sur les chevilles.

Elle avait retiré son gros manteau bleu marine et l’avait ajouté au tas qui occupait une table de la MJC où se tenait la réunion au cours de laquelle chacun vendait ou achetait ses produits bio d’épicerie. On y trouvait de tout, aussi bien comme marchandises que comme clients-fournisseurs-producteurs-militants, chacun s’efforçant, dans une démarche responsable et solidaire, de court-circuiter les réseaux traditionnels qui s’engraissent sur le dos du Consommateur au détriment du Producteur, surtout lointain et pauvre, parce que ceux d’ici c’est tous des empoisonneurs, pollueurs et compagnie (on n’aurait même pas osé évoquer les grandes surfaces aussi honnies que les OGM, même si chacun en tirait l’essentiel de ses approvisionnements courants).

Moyennant quoi, à tour de rôle, chacun son tour une fois tous les mois, on jouait à la marchande, stockant vaille que vaille cinquante kilos de patates et dix savons de Marseille sur son palier, avec les lentilles et les fèves de soja certifiées « Les Habits de la Terre » (Écobert est rejeté pour compromission avec les grandes surfaces) gros comme ça ou en provenance directe du jardin de Popaul, ce qui constitue une garantie en soi pour les carottes (il rate toujours ses melons).

Il s’était donc assis à côté d’elle en lorgnant ses mains fines quoique légèrement crevassées, va savoir par quel travail manuel.

Il l’avait su lorsqu’elle s’était présentée :

- Bonjour, je suis Hélène et je suis écologiste.

- Bonjour Hélène, avait rituellement répondu l’Assemblée.

- Je récolte des algues sauvages pour faire du pain d’algues et je suis venue vous en proposer.

Grand silence interrogateur et trois commandes de politesse, après lesquelles Victor avait cru intéressant de faire état de sa qualité de journaliste au Matois pour tenter une approche :

- C’est original le pain d’algues. Je pourrais faire un reportage…

Mais elle avait déjà remis son manteau, l’air traqué :

- Vous êtes le journaliste du Petit Matois Subreptice ? Je vous ferai parvenir un document demain matin. Laissez-moi partir, je suis pressée. Je vous contacterai sous le nom d’Edgar…

Et elle avait disparu comme une ombre dans la légèreté d’une course d’elfe…

 

Le lendemain, il trouvait une enveloppe de papier recyclé à son nom dans la boîte du Matois.

Tout commençait.

Dans l’enveloppe, un mot avec un numéro de téléphone « à joindre en extrême urgence seulement », et la photocopie d’un compte-rendu de réunion à l’en-tête des Écolocroques.

En-tête sans adresse ni téléphone, en quelque sorte anonyme. Inconnue de Victor qui en avait levé le sourcil.

Avec seulement la devise « La Terre par-dessus tout », sous-titrée en allemand « Die Erde über alles ». Mais beaucoup de mouvements verts viennent d’Allemagne.

Daté du mois précédent (début mars donc), il faisait état de la destruction d’un hangar de la SOPAPI,  dans le port de Bayonne, où étaient stockées cent tonnes d’un soja importé des Etats-Unis et soupçonné d’être OGM. La revendication était implicite, même si l’incendie avait été officiellement considéré comme accidentel, Victor s’en était assuré.

Et puis il y avait eu d’autres enveloppes : ça avait été la glissade du président de la section locale des Jeunes Pisciculteurs de Marinoval qui était tombé dans un bassin de truites à l’engraissement après avoir marché sur un morceau de savon de Marseille dont on se demandait bien ce qu’il faisait là. Assommé, il n’avait dû son salut qu’à l’intervention du Conseiller en matière d’économie électorale du coin, Hilarion-Jovial de Sainte Fouillouse, PPN [1], venu lui apporter son aide dans le montage d’un dossier de subvention destiné à financer le détournement d’un cours d’eau revendiqué par les Écolocroques, dans le compte-rendu en question, mais aussi par toutes les organisations écologistes (et Victor avait même rédigé un article (modéré) à ce sujet), comme lieu de reproduction d’une variété rare de libellule. Le Jeune Pisciculteur serait mort sans l’intervention de l’édile, louangé par la presse (qu’il avait appelée depuis son portable : il visait la députation) pour son courage héroïque à la suite de ce haut fait. Mais le Jeune Pisciculteur y avait quand même laissé les deux oreilles, dont les pavillons avaient été bouffés par les truites voraces. Heureusement que sa combinaison était solide. Le document des Écolocroques revendiquait les deux oreilles avec une ostentation de matador et accusait le tissu ignoblement synthétique de la combinaison de l’avoir privé du trophée intégral.

Et puis il y avait eu l’explosion d’un silo de grain (OGM ?), la « fuite » dans un chais du Bordelais où était stocké du vin bio certifié Écobert (qualifié d’écolotraître dans le document des Écolocroques), qui avait envoyé mille hectos de pinard dans la Garonne où les poissons se sont retrouvés le ventre en l’air sur cinq kilomètres, l’incendie d’une pépinière de pins parce qu’il faudrait planter des feuillus, l’infarctus d’un notaire de Bournefol dont le médicament pour le cœur avait été remplacé par un autre d’origine naturelle et le pillage-vandalisation de la pharmacie qui l’approvisionnait, attribué officiellement à une bande de drogués alors que les murs avaient été couverts d’inscriptions « Phyto vaincra ! La Terre par-dessus tout !», ce qui avait passé pour une diversion loufoque.

Un tractopelle avait aussi été incendié alors qu’il s’apprêtait à ouvrir en montagne une piste destinée à permettre à deux troupeaux de moutons de passer en camion plutôt qu’à pattes et aux bergers de se ravitailler en quatre-quatre plutôt qu’à dos de bourricot ou en hélico.

Enfin, un directeur de supermarché avait été retrouvé mort, étouffé, la tête enfermée dans un sac plastique à l’enseigne de son magasin et serrant dans ses bras entravés un dauphin gonflable. C’était la semaine dernière, et le document des Écolocroques ne faisait que reprendre en photocopie un article de la Lanterne sur le « meurtre hideux » (c’est vrai qu’avec ses yeux exorbités et sa grosse langue bleue il était particulièrement pas beau), mais sans ajouter de commentaires.

Clémentine dort sur son épaule avec un sourire de petite fille.

Elle ouvre les yeux lorsqu’il s’arrête au-dessus de la baie de la Marée aux Ports, près du Phare Haut comme on l’appelle ici, par opposition au Phare Bas qui balise l’entrée du chenal qui conduit à l’écluse. C’est vrai qu’il connaît les lieux, puisqu’il a fait une série de reportages sur l’endroit, les histoires, les mystères, l’Histoire, tout ça…

Elle se réveille et se redresse, l’œil encore vague…

Histoire de prendre l’air, il descend, un peu engourdi par son heure de volant, et elle le rejoint, encore brumeuse, pour bien regarder et se faire expliquer le paysage :

- Tu vois, la rivière coule vers l’Ouest, tout droit vers l’Océan, et elle longe le Nord de la falaise qui se termine brusquement et descend en pente douce vers la terre…

T’approche pas trop du bord, c’est à pic.

C’est comme un bloc, le dessus d’un cube incliné qui pencherait vers l’intérieur des terres avec une arête vive vers l’Ouest et l’Océan, et une autre, à 90°, qui s’incline en s’enfonçant dans la terre, avec entre les deux une arête verticale très arrondie. Et la Soue longe ce bloc…

En fait, il y a eu un cataclysme il y a quelques millions d’années, et côté mer, cette falaise c’est une faille qui plonge directement du sommet jusqu’à cinquante mètres sous l’eau. Un décrochement d’une pièce de cent mètres et un fossé d’effondrement de cent à trois cents mètres de large à la base. C’est tout le côté de l’Océan qui a plongé tandis que ce côté-ci se soulevait ! Et il paraît que ça s’est fait très vite, quelques années au maximum. Et que ça se prolonge loin sous la mer, comme un canyon sous-marin. Ça a dû chahuter, crois-moi !

 

- Bouf ! fait Clémentine qui se doit de paraître impressionnée autant par la science de son mentor que par l’ampleur de la catastrophe évoquée.

 

- T’approche pas je te dis, le bord s’effrite, poursuit le mentor…

Et l’autre côté du fossé d’effondrement a laissé une ligne de récifs sur un bon kilomètre parallèlement à la côte, depuis en face de la rivière jusqu’en dessous du phare.

Le dernier très gros rocher, c’est celui où est bâti le fanal, là, en bas, qu’on appelle ici le Phare Bas.

Entre le pied de la falaise et les récifs ça laisse un chenal où coulent les eaux de la rivière que le courant marin qui longe la côte rabat vers le Sud.

 Entre les deux, c’est comme une digue naturelle que les courants où ont colmaté avec du sable les intervalles entre les récifs, et qu’on a renforcée avec du béton.

Ce qui fait que les bateaux qui échappent aux récifs extérieurs, un peu dispersés vers le large, doivent remonter ce courant sans accrocher ces fichus récifs par l’intérieur pour arriver dans le port.

Et ça coule fort ! Plus de mille km2 de bassin versant si je me souviens bien, plus les fontes de neige sur les Pyrénées au printemps…

Au Nord de l’estuaire, les courants marins déposent un cordon de sable.

C’est là-dessus que s’est bâtie la Marée au Grand Port.

Comme de ce côté-ci la falaise tourne en quart de cercle avant de se mettre d’équerre et former la vallée de la Soue, ça laisse en bas une sorte de triangle concave où est bâti le village de la Marée au Petit Port  qu’on appelait Agotchilho dans le temps.

 

- Je sais pas si j’ai tout compris, mais je vois un peu mieux la chose. Ça a du bon les reportages ! Regarde les deux petits bateaux noirs qui entrent dans l’écluse…

- Oui, ce sont des bateaux de pêche de la Marée au Petit Port, mais te penche pas...

C’est la grande écluse qui ferme l’entrée.

Elle est ouverte dans un véritable barrage, vu la profondeur et la largeur du chenal, et elle maintient le port à son niveau constant malgré des marées de 5 à 6 mètres, tout en laissant couler les eaux de la Soue qui passent sous l’écluse.

Et regarde la hauteur : le port est à plus de dix mètres au-dessus du chenal ! C’est tout un truc.

Ce sont les Allemands qui ont bâti ça pendant la guerre, en même temps que la base sous-marine de Bacalan à Bordeaux.

Bien sûr, c’est beaucoup moins important, ça devait être un port de secours pour leurs approvisionnements, mais ils ont quand même viré toute la population et ils l’ont remplacée par des prisonniers russes pour le construire.

Ils n’ont gardé que les cascarots pour extraire de la pierre des falaises, comme ils le font depuis des siècles. Un vrai travail d’esclaves.

Ils ont construit le barrage d’entrée avec l’écluse et creusé les deux darses de la Marée au Grand Port.

Ce qui est bizarre c’est qu’à la Libération l’endroit était vide : ni Allemands ni Russes. Evaporés. Ne restaient que quelques cascarots.

Alors les gens sont revenus et se sont approprié les installations.

On y fait un peu de cabotage, à la Marée au Grand Port, et les cascarots se sont reconvertis à la pêche, à la Marée au Petit Port, parce que les carrières se sont arrêtées…

- Mais… Regarde : le barrage a l’air d’être bâti à l’endroit le plus large du chenal… C’est pas très malin…

- C’est vrai, admet Victor. Il paraît que c’est pour faire un avant port de marée et laisser le temps aux bateaux qui attendent pour passer l’écluse. C’est ce qu’on m’a dit. Pas très convaincant vu le trafic, mais les Allemands pensaient peut-être qu’ils auraient des besoins plus importants.

- J’ai lu un truc sur les gens d’ici…

- Oui, en fait, le nom jumeau des deux villages date de la construction de la Marée au Grand Port, après la guerre.

Avant cela, il n’y avait pas de port du tout, parce que la navigation était impossible sans le barrage.

Le village s’appelait Agotchilho, comme je te disais. C’était une carrière de pierre et d’ardoise qu’on extrayait de la falaise. On appelait ses habitants les cagots de mer ou les cascarots. C’est un monde un peu fermé. Avec des légendes bizarres. Viens, on va descendre voir ça de près.

 

Clémentine s’étire dans le vent humide de la falaise :

- La vie est belle, non ?

 

 

CONNAISSEZ-VOUS EDGAR ? / P1C1E5 - feuilletonton

N°5 / CONNAISSEZ-VOUS EDGAR ? / P1C1E5 C'est l'histoire où Victor et Clémentine recherchent Edgar Mardi 12 avril La Marée au Petit Port Ils ont dû passer deux ponts pour rejoindre La Marée au Petit Port, où se trouve l'adresse du téléphone d'Edgar.

http://feuilletonton.canalblog.com


L’épisode suivant, c’est ici

 



[1] PPN : Parti de Promotion Notabliaire. Grand parti politique devenu le réceptacle d’avidités et d’ambitions personnelles destructrices. Hilarion l’a choisi comme étant celui qui offre le plus « d’opportunités » à qui n’est pas étouffé par les scrupules, le militant de base se laissant aisément (volontiers ?) aveugler par sa générosité foncière.

 

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